L’autisme, en France : définitions, causes, traitements et enjeux

Autisme, autiste

Depuis 1996, l’autisme est classé comme un handicap mais n’a cessé d’être emprunt à de nombreuses confusions et d’ignorances sur sa définition. De ce fait, notre société a toujours eu du mal à intégrer les personnes autistes dans ses différentes structures. (1) Cet article est l’occasion de s’informer et de comprendre ce que sont les troubles autistiques et les enjeux actuels pour les personnes touchées sans oublier les proches qui les accompagnent.

Qu’est-ce que l’autisme ?

L’OMS classe l’autisme parmi les Troubles du Spectre Autistique (TSA). En effet, les TSA comprennent l’autisme infantile, l’autisme atypique et le syndrôme d’asperger. Les personnes atteintes par l’un de ces trois troubles présentent des Troubles Envahissants du Développement (TED). Autrement dit, des complications viennent perturber certaines fonctions cérébrales de l’enfant. Ce dernier éprouve des difficultés dans les interactions sociales, la communication verbale et non verbale et les comportements dans certaines situations comme le jeu. (2)

On distingue l’autisme de haut niveau et le syndrome d’asperger. L’autisme de haut niveau et le syndrome d’asperger sont tout deux des troubles envahissants du comportement. Ils présentent des troubles sur les interactions sociales et la communication. Seul l’apparition du langage les différencie. En effet, les enfants ayant le syndrome d’asperger connaissent une arrivée précoce du langage.

Les manifestations de l’autisme

En règle générale, les caractéristiques autistiques se manifestent avant l’âge de trois ans. Les signes de l’autisme peuvent surgirent au niveau des interactions sociales, la communication verbale et non verbales ainsi que dans ses activités répétitives.

L’enfant connaît des difficultés dans les interactions sociales lorsqu’il :

  • Ne s’intéresse peu à son entourage
  • Ne réagit pas lorsqu’on l’appelle par son prénom et fait une sélection auditive
  • Fuit le contact visuel, évite de regarder dans les yeux
  • Semble impassible, inexpressif
  • Est déstabilisé par le changement
  • Est peu enclin à solliciter un adulte
  • Éprouve une gêne voire une intolérance au contact physique
  • Est inconscient des dangers

Des signaux dans la communication de l’enfant peuvent aussi alerter :

  • Le vocabulaire est limité
  • L’enfant utilise des mots parfois dépourvus de sens
  • Il répète des phrases qu’il entend
  • Le rythme et le ton employés semblent anormaux
  • Il utilise la main d’un adulte pour obtenir l’objet qu’il souhaite

Lorsqu’il est en situation de jeu ou tout autre activité, on peut observer ces comportements :

  • L’enfant s’isole et est peu curieux face à son environnement
  • Il réitère certains mouvements moteurs
  • Il imite peu les gestes de ses camarades ou de l’adulte par exemple

Néanmoins, prudence, seuls des professionnels sauraient diagnostiquer un trouble autistique chez un enfant. (3)

Les causes de l’autisme

Peu d’études font l’objet d’un consensus auprès de la communauté scientifique sur les causes de l’autisme. Néanmoins, la majorité s’accorde à penser que le développement du cerveau est altéré dès la petite enfance. Outre ce trouble neurodéveloppemental, il y aurait également des prédispositions génétiques et des facteurs de risques comme l’environnement qui rendraient propices l’apparition de l’autisme. Par ailleurs, il semblerait que les garçons soient plus sensibles de développer un TED que les filles.

Différentes spécialités scientifiques se mobilisent encore aujourd’hui pour apporter des connaissances sur l’origine de l’apparition des troubles autistiques. (4)

Le traitement de l’autisme

L’autisme ne se guérit pas mais il y a une prise en charge dont le but est faire évoluer progressivement les interactions, les fonctions de communication etc. La prise en charge est précoce et est adaptée de manière individuelle pour répondre aux besoins et aux évolutions, propres à chaque personne. L’autisme de la personne se travaille sur trois grands axes : éducatif qui cible l’autonomie, pédagogique pour améliorer l’apprentissage et thérapeutique dont l’objectif est la santé physique et mentale de la personne. La personne autiste travaille donc quotidiennement sur des problématiques telles que l’intégration sociale, les capacités relationnelles, l’amélioration de l’apprentissage etc. de sorte à diminuer les symptômes. Des médicaments peuvent aussi être prescrits uniquement dans le but de réduire des symptômes tels que l’agitation, les troubles du sommeil, les rituels etc. (3)

Les enjeux de l’autisme en France

L’Inspection Générales des Affaires Sociales, a remis un rapport alarmant sur la prise en charge de l’autisme en France. Ce dernier est défaillant et n’est pas sans conséquence sur la personne autiste mais aussi sur son entourage.

Tout d’abord, il est difficile d’obtenir un diagnostique rapidement. Or, plus tôt la personne sera diagnostiquée et donc prise en charge, plus tôt elle pourra traiter et améliorer ses symptômes. Les délais pour un diagnostic peuvent s’étendre jusqu’à un an et demi.

Ensuite, l’IGAS révèle la difficulté pour les médecins de diagnostiquer l’autisme. En effet, certains sont réfractaires à l’idée d’attribuer une étiquette qui stigmatise l’enfant dans la société. Il y a donc un frein au dépistage précoce de l’autisme, pour préserver l’enfant.

Le rapport soulève également de grosses incertitudes concernant l’autisme adulte. En effet, l’IGAS déplore le fait qu’il n’y ait aucune donnée sur le diagnostic de l’autisme adulte. Il y a de nombreuses interrogations quant au lieu de vie de ces personnes (hôpital psychiatrique, lieu de vie spécialisé, famille) et leurs prises en charge.

Par ailleurs, certaines régions manquent de plan pour l’autisme. En effet, les Agences Régionales de Santé, affectées pour cette tâche, manquent à leurs obligations.

L’isolement des familles, la qualité de la prise en charge, l’intégration, le manque de pédopsychiatres font parties de ces nombreuses problématiques que soulèvent l’IGAS. (5)

Le manque d’engagement des politiques pour l’intégration sociale ainsi que l’ignorance encore persistante de l’opinion publique sur l’autisme prédisposent les personnes autistes à être en marge de la société. Il important de comprendre les troubles autistiques et de sensibiliser son entourage pour ne pas être dans le rejet et favoriser l’intégration de ces personnes dans notre société.