Cancer colorectal : formes, examens et traitements

Cancer colorectal

Le cancer colorectal est une maladie qui se forme et se développe au niveau du colon ou du rectum (dernière partie du gros intestin). Elle se traduit par la prolifération de cellules anormales dites cancéreuses.

Les différentes formes de cancer colorectal 

Le cancer colorectal peut prendre différentes formes en fonction des cellules touchées. Le colon et le rectum sont en effet composés de plusieurs types de cellules qui mutent de manières spécifiques (1).

  • Le cancer adénocarcinome : il représente plus de 90 % des cancers colorectaux. Il se forme généralement au sein des glandes qui recouvrent les muqueuses (parois) du colon et du rectum. Les glandes sont des organes qui fabriquent une certaine substance avant de la libérer dans l’organisme (ou à l’extérieur). Une glande carcinomateuse (cancéreuse) va donc sécréter une substance cancéreuse.
  • Le cancer colorectal de forme rare : il représente moins de 5% des cas constatés et tient son origine dans le développement de tumeurs rares et spécifiques. Une tumeur traduit l’augmentation du volume d’un tissu cellulaire. Elle peut-être maligne (auquel cas il s’agit d’un cancer) ou bénigne c’est-à-dire traduire une simple lésion.

– Les tumeurs carcinoïdes : elles sont à l’origine d’1,5 % des cancers colorectaux. Elles se développent au sein du système digestif. Les cellules tumorales vont alors sécréter des substances chimiques ou hormonales nocives pour l’organisme.

– Les lymphomes : ce sont des tumeurs qui se développent dans le système lymphatique qui comprend la moelle osseuse, la rate, le thymus et les amygdales. Il est aussi composé de 600 ganglions qui filtrent la lymphe, une substance de défense immunitaire. Cette substance traverse tout le corps par les vaisseaux sanguins. Ainsi, le développement d’une tumeur cancéreuse dans le système favorise la prolifération des cellules anormales dans l’ensemble de l’organisme, notamment au niveau des cellules de défense immunitaire de l‘intestin.

– Les sarcomes : il s’agit de tumeurs qui se forment au niveau des tissus qui lient les os, les muscles, les tendons ou la graisse entre eux. Il existe différents types de sarcomes : le sarcome des tissus mous, le sarcome de Kaposi, le sarcome osseux, le sarcome d’Ewing. Ils peuvent se développer au niveau des parois ou des muscles.

– Les mélanomes : ce sont des tumeurs qui se déploient à partir des mélanocytes, des cellules présentent dans la peau, les muqueuses de la bouche, certains organes génitaux et le rectum.

  • Les métastases colorectales : ce sont des tumeurs cancéreuses qui se sont développées dans une certaine partie du corps et qui envahissent petit à petit le colon et le rectum. On parle souvent de tumeur secondaire. Les métastases colorectales sont généralement issues de cancers situés dans la prostate, les ovaires, le sein ou l’estomac.

Le dépistage : une étape capitale favorisée par des mesures étatiques 

Ces formes de cancers sont toutes spécifiques et nécessitent des traitements uniques et adaptés. Il est donc primordial d’établir un diagnostic permettant de savoir de quelle forme de cancer il s’agit.

Aujourd’hui le cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquent, hommes et femmes confondus (42 152 nouveaux cas en 2012). D’après les dernières estimations, en 2020, le nombre annuel de cancers devrait augmenter pour atteindre 45 000 nouveaux cas (2).
Le cancer colorectal se développe le plus souvent après la cinquantaine et atteint son stade final chez les personnes âgées de 68 à 75 ans en moyenne. Pourtant, au moment du diagnostic, l’âge médian des patients est de 71 ans pour l’homme et 75 ans pour la femme. Autrement dit, 1 homme sur 2 a plus de 71 ans au moment du dépistage (3).

L’État a pris en compte ce phénomène dès 2009 en cherchant à faciliter le dépistage grâce à son programme national de dépistage organisé du cancer colorectal. Il s’adresse aux personnes âgées de 50 à 74 ans et consiste à réaliser un test de recherche de sang dans les selles (test Hemoccult). Le test est à renouveler tous les deux ans. Les patients sont invités à se rendre gratuitement dans des laboratoires ou cabinets médicaux pour le réaliser. En mai 2015, le ministère de la santé a annoncé l’arrivée prochaine d’un nouveau test encore plus fiable, efficace et pratique (4).

Les examens médicaux  permettentent d’affiner le diagnostic

Si le test de dépistage se révèle positif, d’autres examens devront être réalisés. Ils permettront de confirmer le pré-diagnostic et d’établir de façon précise l’origine du cancer et son évolution.

  • La sigmoïdoscopie : il s’agit d’un examen médical au cours duquel le médecin visualise la paroi du rectum et une partie du côlon à l’aide d’une sonde souple.
  • La coloscopie : c’est un examen plus complet qui est souvent indiqué pour les patients à risques (antécédents familiaux de cancer, polypes, saignements). La coloscopie permet d’examiner le côlon et le rectum. Une sonde (coloscope) longue de 1,5 m est introduite dans l’anus. Elle est manipulée à l’aide de commandes par le médecin qui visualise la zone et peut agir de façon immédiate. Le coloscope permet en effet de réaliser une biopsie (prélèvement) grâce à des pinces situées à l’extrémité de la sonde. Il permet aussi de retirer les polypes avant leur mutation en cancer.
  • La coloscopie virtuelle : elle consiste en un examen du rectum par l’intermédiaire d’un scanner. Elle ne permet donc pas d’agir directement. C’est pour cela qu’elle n’est pas couramment utilisée.
  • Les imageries médicales : des IRM, des radiographies, des échographies ou des scanners peuvent être réalisés. Ces examens permettront essentiellement de rechercher des métastases.

Les traitements du cancer colorectal 

Les traitements du cancer colorectal reposent sur les mêmes méthodes que toute forme de cancer : la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie. Néanmoins, le cancer du côlon-rectum peut être traité à l’aide de thérapies ciblées. Elles sont possibles et efficace lorsque le cancer n’est pas encore développé : les cellules sont simplement dans une phase de lésion. Pour éviter les effets secondaires d’une chimiothérapie générale, la prise de certains médicaments s’attaquant directement aux cellules touchées peut être recommandée. Les effets du traitement seront donc locaux.

Le mois de mars est dédié au dépistage du cancer colorectal, l’opération s’appelle Mars Bleu. N’hésitez pas à en parler à votre médecin ou à un professionnel de santé.