AVC : formes, symptômes, conséquences et traitements

AVC (accident vasculaire cérébral)

L’accident vasculaire cérébral (AVC) communément appelé attaque cérébrale est une maladie qui touche le cerveau et entraîne son dysfonctionnement. Elle traduit un manque d’oxygénation des neurones à la suite d’une rupture ou d’une obstruction des vaisseaux sanguins qui irriguent le cerveau.

Les deux grandes formes d’AVC

On différencie deux grands types d’accidents vasculaires cérébraux qui sont caractérisés par les causes expliquant l’insuffisance d’oxygène dans le cerveau (1).

  • L’AVC ischémique (ou infarctus cérébral) : il représente près de 80% des cas constatés et résulte le plus souvent de l’obstruction d’une artère par un caillot sanguin.
    Lorsque l’occlusion se forme directement dans une artère cérébrale, on parle de thrombose cérébrale. Elle représente de 40 % à 50 % des AVC ischémiques.
    Lorsque le caillot se forme dans une artère quelconque (souvent le cœur ou le cou) et atteint la zone cérébrale en étant transporté par la voie sanguine, on parle d’embolie cérébrale. Elle représente environ 30 % des AVC ischémiques .
  • L’AVC hémorragique : il représente 20% des cas et provient d’une rupture artérielle (d’une artère). Cette rupture déclenche une hémorragie c’est-à-dire une accumulation de sang soudaine à l’intérieur ou autour du cerveau. L’AVC hémorragique est la forme la plus grave de la maladie.

Parfois, il se peut que l’obstruction d’une artère cérébrale soit temporaire. Elle se débouche naturellement sans laisser de séquelles. On parle alors d’accident ischémique transitoire (AIT) ou de mini-AVC. Ce phénomène engendre les mêmes symptômes que ceux d’un véritable accident vasculaire cérébral. Mais ils disparaissent généralement en moins d’une heure. Un mini-AVC doit être pris très au sérieux. En effet, 1 personne sur 10 dont l’AIT n’est pas pris en charge (en urgence) est victime d’un AVC dans la semaine qui suit. Pour 5% des victimes d’AIT, l’accident vasculaire cérébral survient dans les 48 heures suivants la première alerte.

Les symptômes de l’AVC : entre disparités et points communs

Il est donc important de consulter un médecin au plus tôt. Mais pour cela, il faut être en capacité de pouvoir reconnaître et caractériser un accident vasculaire cérébral. Si les symptômes de la maladie sont extrêmement nombreux car ils dépendent des zones cérébrales touchées, il existe tout de même des signes communs et évocateurs aux différentes formes d’AVC.

  • L’hémiplégie : elle traduit une faiblesse voire une paralysie d’une ou plusieurs parties du corps. Généralement, elle se manifeste d’un seul côté et touche le bras, la jambe ou le visage (sourire asymétrique). Parfois, il s’agira d’une simple perte de sensibilité ou d’une sensation d’engourdissement.
  • Des troubles de la vision : vision floue, cécité (aveuglement) totale ou partielle, etc.
  • Des troubles de la parole : ils peuvent être liés à des difficultés physiques ou mentales. On parle de dysarthrie pour traduire des difficultés dans l’articulation et la recherche des mots. On parle d’aphasie pour décrire l’utilisation de mots inintelligibles ou des difficultés de compréhension de la part du malade.
  • Des troubles moteurs : équilibre, coordination
  • Des troubles de la conscience : perte de vigilance, coma
  • Des symptômes mentaux : maux de tête, perte de concentration, confusion, problèmes de mémoires

Des conséquences qui varient en fonction de la zone touchée

Les symptômes des accidents vasculaires cérébraux sont donc divers et traduisent des formes d’AVC différentes dont les conséquences seront variables.

Le cerveau est une tour de contrôle, un centre de commande divisé en deux parties appelées hémisphères (droit ou gauche). Ils ont chacun des rôles précis dans le fonctionnement global de l’organisme : mouvements, langage, raisonnement, perception, émotions, etc.

1) Les AVC de l’hémisphère gauche

L’hémisphère gauche gère tout ce qui est rationnel : le temps, le langage, la statistique, l’analyse, les savoir-faire, les méthodes, etc. Les AVC qui surviennent dans cette zone cérébrale ont donc des conséquences sur les capacités intellectuelles et psychiques.

  • Des difficultés à lire, parler, écrire, penser, écouter
  • Des difficultés d’apprentissage et de mémorisation
  • Des mouvements lents et hésitants
  • Une faiblesse voire une paralysie du côté droit du corps

2) Les AVC de l’hémisphère droit

L’hémisphère droit gère tout ce qui est irrationnel : l’espace, l’émotion, la sensation, la créativité, l’imagination, l’intuition, etc. Toute nouvelle information passe par lui. Les AVC qui touchent cet hémisphère ont des effets sur les capacités mentales.

  • Des difficultés à s’orienter et appréhender les espaces (distances, hauteur, profondeur, etc.)
  • Des problèmes de vue
  • Une faiblesse voire une paralysie du côté gauche du corps
  • Perte de mémoire à court terme (nouvelles informations)
  • Phénomène de négligence : oubli ou ignorance des objets, des personnes ou des membres (parties du corps) qui se situent à gauche du malade
  • Des difficultés à gérer ses émotions

3) Les AVC du cervelet

Le cervelet est une partie du cerveau qui gère les réflexes, la coordination des mouvements et l’équilibre. Bien que très rares, les AVC qui atteignent cette zone peuvent avoir de graves conséquences

  • Des troubles divers : maux de tête, étourdissement, nausées
  • Des incapacités motrices : marcher, gérer l’équilibre, coordonner ses mouvements

4) Les AVC du tronc cérébral

Le tronc cérébral relie les hémisphères cérébraux à la moelle épinière. Il gère les fonctions vitales du corps : battements du cœur, respiration, tension artérielle. Les AVC du tronc cérébral sont rares et fatals dans plus de 97% des cas. Pour les patients qui survivent, cet accident vasculaire cérébral engendre des symptômes graves à fort risque pathologique (développer d’autres maladies) (2).

  • Dysfonctionnement des voies respiratoires et de la fonction cardiaque
  • Dysfonctionnement du système de défense immunitaire (contrôle température, lutte contre les infections, etc.)
  • Difficultés motrices : équilibre, coordination, mastication, mouvements corporels
  • Une faiblesse voire une paralysie des bras ou des jambes, touchant les deux côtés du corps
  • Des troubles de la vision, du comportement, de la parole.

La gravité des accidents vasculaires cérébraux varie donc en fonction de la zone atteinte. Néanmoins, les AVC restent des maladies qui provoquent des dommages irréversibles pouvant être immédiats ou progressifs. L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) rapport que 30% des victimes d’AVC décèdent au cours de l’année qui suit l’accident. Chez les patients qui survivent, environ 60 % récupèrent une indépendance fonctionnelle. Ils sont donc près d’un sur quatre à garder de graves séquelles (3).

La prise en charge des AVC

Les accidents vasculaires cérébraux sont donc des urgences médicales dont le principal enjeu est la minimisation des dommages causés au cerveau. Les médecins parlent de cette urgence en posant le principe du « Time is brain » (le temps, c’est du cerveau). Avec les traitements actuels, le délai pour intervenir est seulement de quelques heures. En cas d’AVC suspecté ou déclaré, les patients sont d’abord admis dans des structures de soins spécialisées que sont les unités neuro-vasculaires (UNV). Elles permettent la prise en charge diagnostique et thérapeutique du malade 7j/7 et 24h/24. En fonction de la gravité de l’AVC et de ses causes le temps d’hospitalisation est très variable.
Le traitement médical aura pour objectif de rétablir la circulation sanguine en cas d’AVC ischémique ou de réduire l’épanchement de sang en cas d’AVC hémorragique. Il devra donc être adapté à la forme de l’AVC et à ses causes. Pour cela, un examen reposant sur des techniques d’imageries (radiographie, scanner, IRM) sera effectué.

  • La prise en charge des AVC ischémiques

Si une artère est bouchée, un seul traitement est aujourd’hui approuvé : la thrombolyse. Elle consiste en la dissolution du caillot par l’intermédiaire d’un médicament injecté par voie intraveineuse (perfusion). La thrombolyse permet de dissoudre le caillot en moins de deux heures. Elle réduit considérablement les risques de séquelles chez 30% des patients. Néanmoins, pour être efficace, le traitement doit être réalisé dans les 3 à 4 heures suivants l’AVC. L’usage de cette technique thérapeutique est ainsi très limité. Seulement 5 % des patients admis dans les unités de soins en bénéficient (4).
Quelques heures après un AVC ischémique, un médicament anticoagulant est prescrit afin de prévenir la formation de nouveaux caillots ou l’agrandissement de caillots déjà présents dans les artères. La bonne pratique veut que le patient prenne ensuite des traitements plus légers sur le long terme (aspirine).
Durant la période de réadaptation, d’autres médicaments peuvent être utiles. Par exemple, des médicaments antispasmodiques peuvent contribuer à soulager des spasmes musculaires.

  • La prise en charge des AVC hémorragiques

S’il y a une hémorragie, les médicaments sont généralement un moyen de contrôle temporaire de la maladie, dans la mesure où la gravité de l’AVC demande souvent une intervention chirurgicale. Le traitement prescrit vise à réduire la pression au sein des artères afin de limiter l’hémorragie et les risques de reprise du saignement. Il peut provoquer des crises d’épilepsie qui seront alors traitées à leur tour à l’aide de médicaments adaptés.
Lorsqu’une artère est rompue, une chirurgie cérébrale doit être réalisée afin de retirer le sang accumulé. Le chirurgien peut constater une dilatation locale de la paroi d’une artère lors de l’intervention : on parle d’anévrisme. Selon le contexte, le médecin pourra préconiser une chirurgie préventive visant à traiter l’anévrisme avant que celui-ci ne cause un AVC. Cette chirurgie préventive est risquée chez les patients de plus de 55 ans pour qui le risque de séquelles neurologiques varie entre 1 et 9% et entraîne le décès dans 1.5% à 2.3% des cas selon les études (5).

L’Etat rappel l’importance de la prévention

La chirurgie préventive permet de limiter les risques d’AVC. Mais pour être préconisée, un premier accident doit avoir eu lieu. Il existe pourtant d’autres moyens de prévention permettant de réduire les risques d’AVC voire de les éviter. En France, en 2008, l’Etat a instauré un comité de pilotage pour la prévention et la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux. Le travail du comité a conduit à la mise en place du plan national d’actions des accidents vasculaires cérébraux dès 2010 (6). Il repose sur 4 grandes priorités.

  • L’amélioration des dispositifs d’information et de prévention (avant, pendant et après l’AVC)
  • La mise en œuvre de filières de prise en charge et de systèmes d’information adaptés
  • La gestion de l’information, de la formation et de la réflexion des professionnels de santé
  • La promotion de la recherche

1) La prévention au quotidien

Les accidents vasculaires cérébraux sous soumis à un certain nombre de facteurs comportementaux à risque.

  • Le tabagisme et l’alcoolisme
  • Le surpoids, l’obésité
  • Le manque d’activité physique
  • L’hypercholestérolémie (taux élevé en cholestérol) et le diabète
  • L’hypertension artérielle (pression excessive au sein des artères)

2) La prévention médicale

L’accident vasculaire cérébral peut être anticipé ou évité grâce à des examens médicaux simples mais indispensables

  • La consultation médicale : échanges, conseils, analyses du médecin
  • La surveillance de la tension artérielle grâce à des outils de mesures telles que le tensiomètre
  • Le bilan régulier du taux de lipides (graisses) et de glucides (sucres) sanguins.